Que de frustrés nous sommes !
Je publie un article que j'avais publié sur emarrakech. Car ce phénomène prend une ampleur innommable en été.
Rouler en voiture et marcher dans la rue sont devenus synonyme de pêche.
Nous nous parons du meilleur.
On s’enorgueillit d’une culture plus que millénaire, on se targue de traditions séculaires, on se pare d’une histoire glorieuse. On se sent homme parmi les hommes, on se dit respectueux, on se pense éduqué.
On critique aisément la modernisation, verbalement on défi régulièrement la dissolution des mœurs.
Et pourtant !
Nos comportement sont tous autres, nos agissements sont en complets décalages avec nos éloquents discours.
Un nouveau hobby national.
Un phénomène me choque quotidiennement, me pousse à réfléchir, me donne matière à pense. La drague en voiture plus connue sous le nom de « pêche ». On lui a trouvé un nom qui déjà la transforme en hobby en passe-temps en activité extra-professionnelle.
Ceux-là mêmes qui se drapent de tradition, de famille, de respect n’hésitent a enfourcher leur canne à pêche pour pratiquer leur sport favoris. Cette activité est devenu un réflexe, une façon de vivre pour certain. Activité qui paraît normale quand la victime est une inconnue, activité qui devient hautement décriée quand la cible est une sœur, une cousine, une mère, une connaissance, une voisine. Une schizophrénie poussée au paroxysme.
Et puis une question me vient à l’esprit ? Comment planifie-t-on une partie de pêche ? Est-ce au petit bonheur la chance ? Est-ce planifié ?
Dans tous les cas, le comportement me parait absurde.
Supposons que notre pêcheur endurci pêche quand l’occasion se présente. A ce moment-là, il allait bien quelque part, il se dirigeait bien vers une destination. Il laisse tout tomber pour faire des stops incessants, pour gêner la circulation, pour rouler à la vitesse d’une piétonne, pour parler à quelqu’un se trouvant à plusieurs mètres de lui. Il me paraît évident que nous n’avons pas suffisamment d’activités sérieuses et que toutes les activités professionnelles ou autres passent au second plan. Quel gâchis de temps et d’énergie.
Supposons maintenant que notre pêcheur endurcit prenne son carrosse et se destine uniquement à son hobby favori. Il sort donc de chez lui pour traquer la proie et remplir son filet. Il roule donc incessamment, sur la droite bien sur, une main sur le klaxon pour les victimes qui marchent en lui donnant du dos et l’autre main sur la manette du phare pour les victimes qui marchent en lui faisant face. Le constat me paraît aussi grave. Prendre sa voiture pour draguer toute une journée ou toute une après-midi, sortir de chez soi avec cet unique but en tête, quel gâchis, quelle perte de temps, que de carburant engloutit. Il me paraît évident que nous manquons d’activité pour nous distraire ou alors que toute activité culturelle, artistique, physique en rebute plus d’un.
Et puis parlons des cibles. Elles se prêtent facilement à ce jeu macabre. Elles se glissent aisément dans les filets du pêcheur sans penser aux risques qu’elles peuvent encourir.
Nous sommes certes libres de nos comportements, de nos mœurs. Mais manquons-nous tellement d’endroits, de situations plus propices à des rencontres ? Cela semble vrai. Seul le racolage semble combler ce désir de rencontre.
En tous cas, je m’insurge sur cette pratique aussi dégradante pour l’homme que pour la femme. Créons des espace de rencontres sains et sans ambiguïtés. Rendons à nos piétonnes leur tranquillité.