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L'émigrant
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17 juillet 2006

Il dort dans mes bras.

La petite tête vacille, les petits yeux se ferment, les petites mains frottent les petits yeux. La petite tête se pose et cherche sa place sur la grosse épaule, elle se love contre cette épaule qui est là pour elle. Les petits yeux luttent contre le sommeil, ils essaient de s'ouvrir pour mieux se refermer. Tout ce petit corps se recroqueville en cherchant une position idéale pour s'endormir.

Et puis soudain, tout ce petit corps se laisse aller, tout ce petit corps s'endors, tout se petit corps s'abandonne dans mes bras. Son sommeil me laisse ému, sa frimousse reposée me fait sourire, m'attendrit, me fait courir un frisson dans le dos. Je suis heureux que ce petit être s'endorme dans mes bras, il me signifie sa confiance et son amour. Il ne peut les exprimer par des mots, il me les exprime par ce geste, par cet abandon dans mes bras. Sa frimousse me parle, son innocence m'interpelle, ses yeux fermés si tendrement m'émeuvent.

Je suis prêt à le tenir, à le soutenir toute la nuit si il faut. Le déposer dans son cocon est une véritable épreuve pour moi, une réelle séparation, une épreuve que je n'aime pas surmonter. Le garder contre moi, sentir son souffle, percevoir son petit coeur, observer son innocence; tout cela est un véritable bonheur, une révélation à chaque fois, un cadeau toujours. Quel honneur quand mes bras se transforment en lit, en cocon protecteur, quand mon épaule se voit attribuer le rôle de refuge, de sanctuaire du sommeil.

Comment imaginer ce bonheur si simple ? Un petit être vous manque et toute la terre est dépeuplée. Il grandira, c'est certain, inévitable, allais-je dire. Mon épaule sera toujours là pour accueillir la sienne, mes bras seront toujours à sa disposition pour le soutenir dans son sommeil.

Je l'embrasse sur son petit front et le dépose délicatement dans son lit. Je sens toujours sa chaleur contre moi, j'attends patiemment que la déchirure se referme.

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L'émigrant
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